Les quatre soeurs sont donc parties joyeusement, après m'avoir promis de me raconter la journée en détails.
En effet, quelques jours après leur périple, j'ai eu la joie de recevoir une belle lettre illustrée de photos, écrite par Claudie.
.... Les semaines, les mois et trois années ont passé. Nous entretenions une petite correspondance. Et puis, de jour en jour des soucis de santé sont venus tracasser Claudie et un jour, voilà, après quelques mois bien éprouvants, Claudie est partie ...
Nous aurions aimé quelquefois revivre certains épisodes de notre vie de pensionnaire, les bons souvenirs. En voici un : Vous savez toutes comme Mme Ste Claire cultivait notre goût de la musique, Claudie se souvenait comme moi de la ferveur qui se dégageait dans la chapelle le jour du vendredi saint, elle et ses sœurs avaient de très jolies voix et faisaient partie de la chorale. Nous chantions ce jour-là " Les lamentations de Jérémie " avec beaucoup de gravité. Eh bien Claudie me disait que chaque vendredi saint, ( ou presque ) elle lui adressait un petit coucou !
Maintenant, avec sa permission et celle de sa famille, je partage ces quelques lignes où elle raconte cette journée du 15 mai 2012 avec toute la gaieté qu'on lui connaissait.
Mardi matin
7 heures 30, je descends, Alice a déjà
fait le café. Françoise descendue à son tour, elles
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partent
toutes les deux chercher du pain : le village n'est pas loin. Sitôt leur
retour, nous déjeunons.
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Bon,il ne
faut pas trainer car il faut être à Callenelle à 11 heures, et même avant si
possible, il y aura
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tant de
bonjours à donner ! Nous serons bientôt prêtes,Dans la nuit, il y a eu beaucoup de vent et il a
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plu, et
cela continue ce matin. Le ciel est assez menaçant, et cela devient un
tantinet orageux. Alice se
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fait
attendre et notre chauffeur, Emmanuelle s'impatiente : elle a avancé la
voiture devant la porte.
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Notre Alice
conforte à chaque fois sa réputation familiale : il faut l'attendre ! Cette
fois, c'est
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d'autant
plus bête, car si elle avait été là en même temps que nous...Nous serions
dans la voiture. Trop
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tard : une
averse de grêlons s’abat à l'instant où nous allions franchir la porte.Il
faut attendre que
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cela se
tasse un peu avant de prendre la route... les parapluies dans le coffre, car,
il semble bien que
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nous
allions encore avoir de la pluie . Il est 10 heures 15.
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Martine
Leclercq a donné quelques indications à Françoise, et un temps de 20 à 30
minutes de route.
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Nous
roulons, les « conductrices » ont mis le GPS, mais dans ce dédale
d'autoroutes, nous n'allons pas tarder à
nous perdre ! Emmanuelle, guère patiente s'énerve assez vite. Elle n'a pas
confiance dans le GPS de
Françoise... on tourne, on retourne... Bref, au bout d'un certain temps,
après nous être fait
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indiquer la
route par un gentil monsieur du coin, nous trouvons l'indication :
Callenelle-Peruwelz. Et
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quand nous
pointons à l'église, il est... j'ose à le dire, 11 heures 30, Moi, j'avais
dit « je ne rentre pas».
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Et alors que
nous descendions de voiture, qui voit-on descendre de la sienne un peu plus
loin ? Claudie Ardeans la
meilleure amie d'Emmanuelle, qui venait de Paris, et qui, elle aussi, s'était
un peu paumée pour
Callenelle.
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Nous y
voilà !
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Bref, on
décide de rentrer quand même dans l' l'église, et là, stupeur... un vraie
volière ! La messe
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était finie , et
toutes ces dames piaillaient à qui mieux mieux dans le lieu saint. Vite
rejointes par
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Martine qui ne
comprenait pas notre retard, nous lui avons expliqué nos mésaventures. On a
commencé à s'approcher
des autres les 4 Egalon et comme la troupe s'avançait vers la sortie, tout en
continuant son
bavardage, la première que nous saluons est...Madame Ste Jeanne de Chantal,
et une fois présentées,
( Colette, tu vas voir qu'elle n'a guère changée) elle me dit : « j'avais le souvenir d'une jeune fille
svelte »...compliment qui fait nettement plaisir, quand tu as vingt kilos de
trop ! Fidèle à
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celle de
ton souvenir, même si cette semaine voit ses 95 ans !!! Nous rejoignons nos
voitures, après
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quelques
rencontres, pour ma part Madeleine Michon, Thérèse Poutrain...Nous sommes
attendues au
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Château de
Callenelle. RV dans l'ancienne salle de récréation, partagée en deux : cela ,
tu l'as peut-être déjà vu.
Par contre, je crois que ce que tu n'as pas vu, c'est l'atelier de Mme St
Augustin, Là, tout est refait avec
trois grandes baies vitrées mais on ne sait pas ce qu'il y a derrière, Pas
beaucoup le temps de
s'attarder, il pleut et on a envie d'être au chaud. Quand on rentre, à la
place du majestueux escalier qui menait
à la chapelle et au dortoir rose, tu montes trois marches, une cloison tout
du long avec 2 portes qui
mènent a des WC. Sur le côté droit une porte qui permet d'accéder à un petit
escalier qui
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mène à la
chapelle où il n'y a plus rien et au dortoir rose. [A propos de la chapelle,
elle va être
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entièrement
démolie, pour faire place à des chambres. On n'en gardera que les vitraux qui
sont très
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beaux, pour
les remettre dans une nouvelle construction de petite chapelle, qui deviendra
un lieu de
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culte pour
toutes confessions...]
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Revenons à
notre entrée dans la salle de récré, où le personnel du château nous a
préparé l'apéritif,
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plusieurs
petites tables rondes avec des assiettes de biscuits apéritifs et des verres
qui attendent
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notre bon
vouloir et notre choix pour être remplis par le personnel de la maison très
aux petits soins.
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Là aussi, les
parlottes vont bon train, Martine distribue des badges à notre nom, pour
mieux repérer et
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être
repérée et faciliter les rencontres. Les badges portent également des points
de couleur, nous
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saurons
plus tard pourquoi. C'est vrai que cela a quelque chose de très émouvant tous
ces visages où
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Ainsi, je
vais rencontrer successivement, Marilène Jansen avec qui nous avons bien
parlé, Christine
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Loucheur qui
porte sur son visage (assez émacié) la preuve d'une maladie qu'elle ne cache
nullement
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quand on la
salue, elle annonce d'emblée qu'elle a un cancer. Marie France Lenfant que je
ne reconnais
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absolument
pas, Francine Ardeans qui ressemble de plus en plus à sa sœur Claudie ! Il y
avait aussi
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Béatrice
Masson : fidèle à elle-même, car je l'ai reconnue tout de suite, mais qu'elle
semblait effacée,
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timide,
toute petite … comme pas à sa place au milieu de tout ce monde ! On ne peut
pas trop bavarder,
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malgrè
tout, car on nous presse d'aller voir l'exposition des photos du Château
quand il est devenu un
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pensionnat.
Car j'ai appris que c'était un château du 18ème siècle que possédait un petit
marquis...c'est
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tout ce que
j'ai pu savoir et je le déplore. Par contre, la liste des différentes
supérieures qui se sont
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succédées
était dans un ordre des plus fantaisistes. Je n'ai pas trouvé cela
extraordinaire, mais il était
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plaisant de
retrouver le pensionnat tel que nous l'avions connu. Et de voir les
tranformations qui y ont
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été faites.
Cette exposition se faisait dans un petit couloir qui jouxtait la deuxième
partie de la salle
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de
récréation, qui elle a été transformée en salle de cinéma : nous étions
cordialement invitées à aller
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Nous avons
pu y voir un film sur notre Callenelle après la guerre, avec des photos sur
différentes
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pièces du
pensionnat, tel le grand salon de la Mère Supèrieure où elle recevait les
parents, la chapelle
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du temps de
sa splendeur!C'était très bien fait, très intéressant : il y a même eu des
passages de ton
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livre
Colette. A la fin, était présentée une maquette de ce que seront l'ensemble
des travaux qui sont
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encore à
faire, et RV est pris pour une prochaine visite en 2015 !!!
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Martine a
fait du beau travail. Quand nous sommes sorties de la projection, on a
commencé à parler des photos de
groupes...Mais, il pleuvait comme « vache qui pisse ». Décidément, notre
journée-pensionnat était sous
le signe de la flotte. Les photographes amateurs n'ont pratiquement pas pu
prendre de photos. Un
des dirigeants de la maison s'est institué photographe professionnel. Nous avons
toutes été invitées à
monter sur le perron pour une photo d'ensemble. Avec les parapluies, ce
n'était guère pratique !
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Le photographe comptait 1,2,3 on cachait les
parapluies le temps de la photo et ensuite la même chose a été faite
mais par groupe d'où les points de couleur sur les badges. Les rouges, les
verts, les bleus … toujours
sous une pluie battante. La plupart d'entre nous sommes parties pratiquement
en courant, retrouver
les voitures : je ne sais pas où étaient Alice et Françoise, beaucoup qui
avaient laissé leur voiture près
de l'église, montaient dans les voitures de celles qui pouvaient les prendre
: c'était très folklo,
mais absolument pas marrant, le vent soufflant par rafale avec la pluie qui
tombait drue, faisait retourner
certains parapluies, Emmanuelle m'avait dit : « reste au bord du chemin, je
vais chercher la voiture » ne
revenait pas, comble de bonheur, la grêle s'était mise de la partie, je me
sentais trempée et j'avais
l'impression qu'Emmanuelle n'arrivait pas à démarrer (effectivement, elle
s'embourbait un peu) enfin
elle est arrivée à ma hauteur et j'ai été drolement contente de me retrouver
à l'abri des éléments
déchainés !
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Même si ce
ne fut que pour quelques minutes cela a fait du bien, la salle où nous
attendait le personnel de la
Grande maison, nous serrait les mains quand nous entrions, et ils avaient
hâte de nous servir.
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C'était les
moins handicapés qui faisaient le service, et l'on nous avait annoncé que
c'était eux qui
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avaient
fait les entrées et le dessert ! Ils ont été très ovationés et il y avait
parmi eux un meneur, qui
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nous a
obligés plusieurs fois à applaudir tout le mal qu'ils s'étaient donné ! Quand
nous sommes
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arrivées,
beaucoup étaient déjà installées, J'ai fini par me loger entre les deux sœurs
Ardeans,
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Emmanuelle
faisant face à Claudie et Thérèse Poutrain en face de moi, à côté de celle-ci
la jumelle
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Lener (la
religieuse je crois) et en face d'elle, Marie-Paule Vitse éclatante : une
abondante chevelure
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d'un noir
de jais qui n'a jamais connue les teinture, un visage lisse, (qui n'a jamais
connu de crêmes)
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légèrement
halé ; elle portait une veste rouge, sur un chemisier blanc, qui rehaussait
cette espèce de
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jeunesse
qu'elle gardait, le tout couronné d'un sourire éclatant ! Tu vois comme elle
m'a marquée !!!
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Le
repas !
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Nous avons bien mangé :
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En entrée
saumon fumé
garni d'un fromage aux herbes.
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En plat principal
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blanquette
de veau aux petits légumes,
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(très bon,
même si ce fut un peu long pour être servi.)
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En dessert
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mousse au
chocolat noir, avec un montage de gaufrettes,
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Café
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L'équipe des
cuisines et pensionnaires du Château ,
|
à droite
"le chauffeur de salle"
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